Ex-hétéros

Beaucoup d’enfants dont l’un des parents est homosexuel sont issus d’une union hétérosexuelle antérieure.

Longtemps les orientations sexuelles divergentes des parents ne remettaient pas nécessairement en cause leur union, du moins en apparence. Aujourd’hui, la société permet une plus grande aspiration à la liberté individuelle ce qui incite chacun à vivre selon son désir.

Pour certaines personnes homosexuelles, le désir de fonder une famille, et selon les normes sociales hétérosexuelles, imposait et impose encore, mais moins souvent, le recours au modèle de famille hétérosexuelle. Pour d’autres, la maturation ou l’évolution de leur désir sexuel, les pousse tardivement vers l’homosexualité, alors qu’ils se sont déjà engagés dans la voie hétérosexuelle pour vivre en couple et fonder une famille.

Des personnes bisexuelles ont également fondé une famille avec un·e partenaire du sexe opposé. Suite à une rupture ces personnes peuvent se retrouver dans un couple de même sexe et ainsi dans une situation de famille homoparentale.

Pour ces personnes, déjà parents, vivre leur homosexualité se conjugue d’emblée avec le fait de vivre leur homoparentalité. Les questions qu’ils se posent en tant que parents homosexuels ayant un passé d’hétérosexualité peuvent être partagées, à l’APGL, avec d’autres personnes qui ont les mêmes formes de parcours.

Libération des mœurs

Avec la libération des mœurs et surtout une plus grande acceptation de soi dans le cadre d’une société commençant à s’affranchir de ses préjugés discriminants à l’égard des minorités sexuelles, des unions hétérosexuelles se sont dissoutes, de plus en plus fréquemment, quand l’un·e des conjoint·es décidait de vivre selon une orientation sexuelle et affective nouvelle, c’est à dire dans le cadre de relations homosexuelles.

Ces ruptures étaient souvent conflictuelles, mal perçues socialement pour le ou la conjoint·e homosexuel·le et donnaient lieu à des décisions souvent homophobes des tribunaux quant à la garde des enfants. Les parents concernés – plus souvent des hommes, mais aussi des femmes – pouvaient se voir privé·es du droit d’exercer pleinement leur fonction parentale.

Lors de sa constitution, l’APGL s’appelait initialement «  Association des Pères Gays – APG » et regroupait majoritairement des hommes divorcés ou séparés et qui étaient victimes de telles décisions iniques et discriminantes qui les privaient de leurs enfants.

Depuis, la société, les mentalités et les lois ont changé et l’APGL est devenue l’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens, signe d’une véritable révolution en matière d’homoparentalité.

Aujourd’hui, le plus souvent, dans les familles homoparentales fondées lors d’une union hétérosexuelle antérieure, les enfants ont des parents séparés qui exercent en commun l’autorité parentale sur leurs enfants, comme dans les familles dont les parents sont hétérosexuels et séparés.

Les enfants sont alors élevés dans deux foyers constituées autour de leurs parents séparés. L’un des foyers étant celui du parent vivant désormais en tant qu’homosexuel·le, seul ou en couple.

Parents légaux, parents « tiers »

Dans ces situations de familles recomposées, le droit ne reconnaissant que les parents légaux, le·la conjoint·e du parent homosexuel ne sera qu’un tiers. La situation peut paraitre comparable à celle que vit l’ex-conjoint hétérosexuel, mais en réalité elle ne l’est pas totalement.

Par le passé, lorsque seuls les couples hétérosexuels étaient autorisés à se marier, le nouveau conjoint ou la nouvelle conjointe devenait le beau parent « officiel » des enfants et pouvait bénéficier d’un lien de parenté légal à l’égard des enfants, notamment en cas de défaillance d’un ou des parents (par exemple, adoption autorisée de l’enfant de son conjoint en cas de mariage).

Depuis le vote de la loi dite du « mariage pour tous », les couples de même sexe peuvent également se marier et le beau parent peut adopter, en adoption simple, l’enfant de son·a conjoint·e, avec accord des deux parents légaux et sachant que cela privera le parent légal qui n’est pas marié à l’adoptant de son autorité parentale.

L’APGL soutien toutes les personnes vivant en famille homoparentale, peu importe leur parcours. Nous proposons notamment des groupes de discussion pour les parents « ex-hétéros ».

Si vous souhaitez plus d’information, écrivez-nous.